Entrevue avec Denis Gougeon

Le concert Vincent Lauzer joue Vivaldi fait partie de la série hommage de la SMCQ (Société de musique contemporaine du Québec) qui, cette année, a choisi de témoigner de la grandeur de l’œuvre du compositeur Denis Gougeon. Lors du concert, le Quatuor Linos fera revivre sa pièce La Fête Sacrée, une œuvre composée à l’image de la formation il y a 25 ans.

Comment vous sentez-vous face à cet hommage qui vous est rendu par la SMCQ et tout le milieu culturel?
Cette reconnaissance me touche beaucoup car elle vient spontanément des musiciens et des sociétés de concert qui ont accepté de bon gré de jouer ma musique. Il faut savoir que j’ai composé beaucoup d’œuvres, pour diverses formations qui ont su toucher les interprètes; ceux-ci deviennent alors de merveilleux ambassadeurs de ma musique.

Que représente pour vous la pièce La Fête Sacrée?
La Fête Sacrée est un Rituel imaginaire pour quatuor de flûtes (2 flûtes en Do, Piccolo et Flûte alto) et orchestre à cordes. Ce rituel imaginaire est l’initiation d’un « être musical » jeune, naïf et heureux. Il traversera différentes épreuves et on lui confiera des secrets, des révélations extraordinaires. Ce passage obligé, cette transition spirituelle le conduira à l’état d’initié, celui qui sait.

L’œuvre est divisée en 7 parties :
Le Quatuor de l’innocence, Rituel (le dialogue avec le Sages), L’épreuve du feu (la purification), Visions, Les 3 révélations, Danse de Mort, et finalement Nouvelle Naissance.

Quelle différence y a-t-il entre créer une œuvre pour un quatuor de flûtes et pour un autre type d’ensemble?
Écrire pour un ensemble «homogène» au niveau des couleurs représente toujours un défi, quels que soient les instruments. Quand les instruments ont tous une sonorité semblable, l’oreille s’attache peut-être davantage aux phrases musicales; elle est moins sollicitée et attirée par le mélange des timbres d’instruments divers. Cela dit, il y a un travail minutieux à faire à l’intérieur de la palette de couleurs que représentent les flûtes, par exemple. À ce titre, les quatre flûtistes du Quatuor Linos sont des virtuoses; elles possèdent une technique impeccable qui leur permet d’avoir un large registre expressif.

Pensez-vous qu’une œuvre peut vieillir?
Toute bonne musique vieillira très bien! Cela dit, il est important qu’elle représente en bonne partie l’Esprit de son Temps!

Lorsque vous composez, avez-vous l’habitude de vous installer d’une façon particulière, ou devez-vous avoir un certain état d’esprit?
Je compose assis à mon bureau, quelquefois au piano, mais presque toujours directement à l’ordinateur. Mais je compose aussi beaucoup dans ma tête, le jour, et le soir en m’endormant…

Quelle autre forme d’art vous inspire particulièrement?
J’adore le théâtre, la poésie, la littérature, le cinéma, la peinture, l’architecture…

Vous êtes professeur de composition à l’Université de Montréal. Quel est le meilleur conseil que vous puissiez donner à un étudiant?
Connaître l’histoire pour ne pas répéter ce que d’autres ont dit et suivre sa voix intérieure…

Vidéos produits par la SMCQ à l’occasion de l’hommage :

I. Les premières années
II. Naissance d’un compositeur
III. Composer : un métier
IV. Un compositeur sur scène

 

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